Vœux 2017 : à chacun son Paradis.
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- Catégorie : Art de vivre
- Publié le mardi 3 janvier 2017 19:42
- Écrit par Pascal Serre
Pour ouvrir et accompagner cette année 2017, celle où j’atteins la rive de la soixantaine, j’ai choisi cette image presque volée à l’autre bout de la planète, il y a dix ans. Cette image est en trois parties : un homme, une plage et l’océan.
L’homme, dont je ne sais rien, est assis sur une plage paradisiaque des Mascareignes. La plage, avec son Filao qui abonde la sérénité vertigineuse, ouverte sur un horizon aussi infini par la nature que limité par le regard humble et hermétique de l’homme, invite à la méditation, sans autre but que de prolonger la béatitude intérieure qui enveloppe la scène.
L’océan apaisé, simplement là pour la beauté et non pour répondre à une quelconque fuite désespérée est comme un chat : il ronronne sous la brise qui lèche la surface de l’eau sans jamais aller au-delà de l’équilibre intime entre l’homme et son univers.
Je pense au Chercheur d’or de Jean-Marie Le Clézio avec cette ultime phrase : « Il fait nuit à présent, j’entends jusqu’au fond de moi le bruit vivant de la mer qui arrive. »
Vous comprendrez que le tintamarre des fêtes de fin d’année, les rodomontades qui frissonnent déjà dans la tête des prétendants à réaliser notre bonheur glissent dans le ravin, véritable traversée du Styx, où les illusions se transmuent en désillusions.
Il reste bien de ce bon Jacques Brel son « je crois qu’ils sont en train de ne rien se promettre car ils sont trop maigres pour être malhonnêtes » ou « ce goût du bonheur qui rend ma lèvre sèche » délivré par Jean Ferrat, et même, pourquoi pas Claude Nougaro avec sa « Plume d’ange »…
C’était et c’est toujours le temps des poètes et je vous souhaite de le savoir : les poètes ont toujours raison.
Alors, je vous donne ma plume d’ange et, si un seul d’entre vous me croit, il sera cet inconnu, celui des Mascareignes, celui qui croit que la foi est encore plus belle que Dieu ; qu’un paysage, son paysage, suffira à le rendre heureux.
Texte et photo : Pascal Serre
Les gazouilladesde Pascal Serre
Le clown cambrioleur
La vie, c’est le grand cirque, sous le plus grand chapiteau du monde. C’est dans ce refuge imaginaire que je parviens à rester moi-même et à préserver mon olympe. Entre l’ouvrage de Corinne Lhaik Président cambrioleur et celui de Jean-François Marmion Psychologie de la connerie en politique, mais aussi entre deux images parvenues du Brésil en version Tintin au pays de Bolsonaro, je recouvre la marmite du fameux spleen chanceladais qui aurait pu inspirer Denis Tillinac. Et je retrouve le bonheur du clavier.